livres d'artistes - Ginette Aubin - moz8biak, les perles


 
GRANDE BIBLIOTHÈQUE > DU 13 JUIN AU 31 AOÛT, DU MARDI AU VENDREDI DE 10H À 22H, SAMEDI ET DIMANCHE DE 10 H À 17H

 

PISTES ET TERRITOIRES, COMMENT LA MÉMOIRE VOYAGE.

Le livre d'artiste est une oeuvre d'art en soi. Au même titre que la gravure ou la sculpture, le livre d'artiste est l'un des nombreux modes d'expression artistique. Il conserve un lien avec le livre par la forme, le texte ou la fonction. OEuvre d'art particulière, à caractère intime, ce travail est aussi appelé livre objet.

Les mots se métamorphosent. Devenus tangibles, ils sont rythmes, jeux graphiques, images, ou objets réels. Cette création est à la frontière du livre et de la sculpture.

Le livre d'artiste met en relief les lieux de recoupement entre disciplines, champs d'expérimentation et démarches plutôt que leurs limites propres.

L'équilibre ou la tension entre les matériaux et la pensée sont le véhicule même de l'expression artistique qui se dégage de l'oeuvre. Les notions de page, de texte, d'image ou d'illustration, de reliure et de narration prennent ici des sens inattendus. Signes, formes, contenus et contextes créent un ensemble unique : celui d'un imaginaire déployé à la façon d'un livre dont on ne finirait jamais de tourner les pages.

DES ESPACES DE CRÉATION

Les propositions d'oeuvres s'appuient dans l'ensemble sur la volonté ferme de créer des oeuvres ouvertes comme autant de portes sur des univers à la fois intimes et partagés par des communautés données.

Les matériaux, les techniques employées et les sources de l'inspiration sont fortement imprégnés de cette idée du livre comme étant un territoire à traverser. Qu'il soit urbain ou naturel, cet espace appelle à son exploration. Il est cartographié selon des géographies personnelles et poétiques dont le dévoilement renvoie aux réalités complexes que vivent ces artistes. Si certains des éléments d'une oeuvre sont directement issus de la tradition, leur concrétisation au sein d'un livre d'artiste les transforme et en fait une matière contemporaine.

Les artistes qui ont accepté ce projet avec tant d'enthousiasme ont tous connu en cours de création un bouleversement marqué de leur démarche. Beaucoup de leurs certitudes n'étaient plus applicables. L'effort de synthèse implicite dans la création d'un objet livre a mené plusieurs d'entre eux du côté du dépassement.

LES ARTISTES


 
OSWALDO DE LEON KANTULE, Kuna.
« Le mola est un vêtement traditionnel des femmes Kuna. Le mola enseigne et transmets la mémoire historique des Kuna de génération en génération. L'installation d'un livre-mola rend compte de cette capacité de transmettre un langage symbolique. »

 

FRANÇOIS NEWASHISH, Attikamekw.
« Racines d'épinettes en guise de coutures, écorce de bouleau blanc pour la couverture et les pages, peau d'orignal pour la reliure et pour le décor, plume, os et perles. Quant au sujet de mon livre, il y sera question des six saisons des Attikamekw. »

 

JEAN-PIERRE PELCHAT, Cri.
« Créer un livre d'artiste qui décrira les sept membres de ma famille les plus importants dans ma vie en tant qu'artiste. Chacune des pages du livre portera une image peinte d'un parent, un échantillon de ce qu'ils créent, leurs rêves et leurs peursŠ Le livre sera une biographie visuelle de ces membres de ma famille. »

 

DOLORÈS CONTRÉ-MIGWANS, Sang-Mêlée Odawa.
« Pour moi, le temps est également une matière, il fait partie de l'environnement, aussi tangible que l'eau et la terre,... la connaissance est la continuité de l'expérience vécue comme une sorte d'histoire vivante qui se retrouve dans la tradition orale plutôt que dans un livre, un courant découlant du passé et pénétrant dans ce qui a lieu maintenant... »

 

CHRISTINE SIOUI WAWANOLOATH, Abénakise-Wendate.
« J'ai inventé un court poème spécialement pour en faire un livre d'artiste. Il parle d'un ourson, d'une montagne et du temps infini. »

 

GEORGETTE OBOMSAWIN, Abénakise.
« Je me propose de raconter de courtes anecdotes de mon enfance à Odanak.... »

 

GLENNA MATOUSH, Crie.
« Le bonheur est mouvement. Il s'agit d'un projet sans fin. »

 

SYLVIE BERNARD, Abénakise.
« Hommage à mon père est un album photo portable, confectionné de peaux d'agneau et est assemblé d'agrafes métalliques, de fils de coton, de nylon et décoré de perles de verre. Ce vêtement réversible raconte l'histoire d'un homme, traduit sa culture et célèbre la bonté de l'humanité. Il illustre la paternité et la générosité du chef des Abénakis de Wôlinak, Raymond Bernard. Il reproduit les visages d'enfants choisis parmi plus de deux cents qu'il parraine depuis 1988 par l'intermédiaire de Vision mondiale. »

 

VIRGINIA PÉSÉMAPÉO BORDELEAU, Crie.
« Le titre du livre d'artiste, Hommage à Sibi, fait référence au nom amérindien, qui signifie rivière, de ma soeur Cécile. Ce projet s'inscrit dans une démarche de guérison, suite à la perte de ma soeur, bien sûr, mais aussi face à l'ensemble des blessures subies par l'amérindienne en moi. L'esprit de Cécile / Sibi veille, porté par les mots qu'elle nous a laissés, tout comme l'esprit amérindien continue de vivre à travers les objets fabriqués par nos ancêtres. »

 

RAYMOND DUPUIS, Malécite.
« J'essaie surtout de reconfigurer les territoires oubliés et perdus afin d'explorer cette vision mal définie de nos déracinements. »

 

STEVE MCCOMBER, Mohawk.
« Le Grand Arbre de la Paix, notre Grand-Mère la Lune et tant d'autres esprits sculptés dans les éléments premiers de la culture iroquoise. »

 

SYLVAIN RIVARD, Métis.
« Un herbier ethnobotanique conçu à partir de plantes utilisées par les nations Wabanakiak. Les pages seront faites de papier recyclé incrusté, entre autres, de feuilles de maïs, de pétales de fleurs de tournesols, d'aiguilles de pin, de racines de savoyane. »

 

GINETTE AUBIN, Malécite.
« Je souhaite apporter une meilleure compréhension de ce qu'est le peuple Malécite. Par contre, je demeure très consciente d'où je viens et parmi qui je vis. Je veux tout simplement amener les gens vers une sensibilité plus attentive à la beauté des arts des Premières Nations. »

 

ASHUKAN, (Isabelle Courtois et Jean-Pierre Fontaine, Innu).
« ...notre livre ne contient aucune écriture mais sur les pages se déroule une scène d'enseignements prodigués par une grand-mère innue à de petits enfants assis autour d'elle et qui l'écoutent avec attention. »

 

PAULINE LAHACHE, Mohawk.
« Sous le titre Cérémonies des Iroquois ce projet de livre d'artiste est une façon exaltante de créer une oeuvre unique fondée sur des éléments inhérents à la culture mohawk. Le cycle des cérémonies comprend neuf cérémonies célébrées dans les Maisons longues de la Confédération des Cinq Nations Iroquoises. »

 

RAPHAËL BENEDICT, Abénaki.
« J'aimerais explorer, par le moyen de la gravure et de l'estampe numérique, ma quête d'identité, avec comme inspiration des photographies de moi, enfant, adolescent et adulte. Un autoportrait en constante mutation... »


 

OSWALDO DE LEON KANTULE


FRANÇOIS NEWASHISH

JEAN-PIERRE PELCHAT


CHRISTINE SIOUI WAWANOLOATH


GEORGETTE OBOMSAWIN


GLENNA MATOUSH


PAULINE LAHACHE


RAPHAËL BENEDICT


 

Depuis 2001, l'UNESCO nomme une grande ville du monde capitale mondiale du livre. Cette année, Montréal et ses nombreux partenaires du milieu du livre et de l'éducation partageront le plaisir de la lecture et créeront une vitrine aux multiples facettes afin de célébrer et promouvoir la littérature et les écrivains d'ici.

La Grande Bibliothèque et Terres en vues ont convenu de poursuivre une collaboration établie depuis 1996 avec la Bibliothèque nationale du Québec. C'est ainsi qu'est né le projet d'une exposition sur le livre et les Premières Nations dans le cadre du festival Présence autochtone 2005.

Les artistes des Premières Nations vous convient ici à une lecture organique de leurs univers. Ils balisent leur territoire respectif de signes, de traces et d'empreintes qui paradoxalement nous égarent autant qu'ils nous guident. Le lecteur avance sans ses repères habituels, il peut se trouver dérouté devant un espace qu'il croit connaître ou sûr de son pas devant un horizon neuf. Au lecteur de faire son chemin. Quant aux artistes des Premières nations, ils ont relevé le défi de sortir le livre des sentiers battus et d'en transcender le cadre habituel.


 
LA GUILDE CANADIENNE DES MÉTIERS D'ARTS > À COMPTER DU 27 MAI AU 25 JUIN DU MARDI AU VENDREDI, DE 10H À 18H
SAMEDI, DE 10 H À 17H

 

Entre la figure emblématique de son grand-père et celle plus énigmatique d'une princesse malécite, Ginette Aubin déploie la carte de ses territoires identitaires. La pierre parle et l'artiste est dépositaire de cette parole ancienne que lui a fait entendre son grand-père. Les pétroglyphes que nous ont laissés les Malécites sont les signes essentiels de son histoire.

Lorsque l'artiste trace les lignes des pétroglyphes, elle pose un geste singulier qui révèle l'exemplarité de ces images d'un autre temps. Elle les fait passer de ce côté-ci du temps, témoins dont la présence fulgurante, proche de l'apparition, éclaire les lieux des origines. Pourtant, nous sommes face à une oeuvre de patience plutôt que d'urgence.

D'abord la patience des pierres, porteuses de sens qui nous donnent à lire les territoires réels et symboliques des peuples premiers, puis celle tranquille d'un grand-père qui savait encore entendre les voix anciennes et en transmettre l'héritage. Au-delà de la vivacité de certaines plages colorées, de la fougue des traits et de l'audace des compositions, il y a la patience de l'artiste qui a recueilli les signes vrais de son appartenance. Ses oeuvres sont autant de jalons de sa quête identitaire.

Pour Ginette Aubin, il ne s'agit pas de reproduire. Ce qui émerge de l'oubli n'est pas un passé révolu dont elle aurait gardé la nostalgie. Nous sommes en quelque sorte convoqués au surgissement d'un présent qui n'en finit jamais d'avoir lieu. La surface gravée devient ainsi l'espace où l'empreinte des anciens Malécites et les gestes de l'artiste fusionnent et créent un langage neuf, une parole vivante.


 

Princesse malécite, estampe 2005

 
Les Brodeuses, 5364, boul. St-Laurent
du 14 juin au 9 juillet
Mardi et Mercredi : 9h30 à 18h
Jeudi et Mercredi : 9h30 à 19h
Samedi: 9h30 à 17h

 

UN ART ET UN LIEU À DÉCOUVRIR

Dès la période de contact, les Premières Nations ont appris l'art de la broderie qui fut plus tard largement diffusé dans les ouvroirs des congrégations religieuses.

Tirée de la collection privée de monsieur Sylvain Rivard, une sélection de parures de tête traditionnelles (chapeaux, bonnets, bandeaux et coiffes) nous permet d'apprécier le talent des artisans des peuples premiers et leur remarquable capacité d'adapter à leurs besoins des techniques d'importation.

Des pièces contemporaines des artisanes abénakises Johanne Lachapelle d'Odanak et Sylvie Bernard de Wolinak viennent compléter cette exposition.


 

 

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