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Au-delà des discours et des bonnes intentions, le coeur battant de Présence autochtone demeure depuis quinze ans celui de tous ces artistes qui se joignent à nous pour célébrer l'apport essentiel des Premières Nations à la diversité culturelle dont se réjouissent Montréal, ses habitant et ses visiteurs.
Encore une fois, ils étaient nombreux au rendez-vous. Peintres, sculpteurs, artisans, cinéastes, écrivains et poètes, conteurs, musiciens, rappeurs et danseurs ont fait de Présence autochtone 2005 une réussite indéniable. Les visiteurs sont venus en grand nombre au volet film et vidéo, qui a vu sa fréquentation doubler, aux expositions et au site extérieur qui, malgré la pluie des premières heures, a rallié le grand public autour d'activités populaires et familiales.
Après quinze années, nous pouvons affirmer sans crainte que la maturité a bien meilleur goût.
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Le grand musée des Premières Nations vient de s'ouvrir à Washington et on nous annonce l'ouverture prochaine du Musée des Abénakis à Odanak. Aucun rapport, pourrait-on penser, entre le gigantisme du premier et les raisonnés et raisonnables mise à jour et agrandissement du bâtiment de l'ancien couvent d'Odanak devenu musée depuis 1962.
Du haut des 15 années du festival Présence autochtone, nous savons que quelque chose a commencé à bouger aux tréfonds du continent et que l'affirmation présente des cultures pérennes des Amériques appartient à un courant historique qui transforme les paysages et les esprits. Washington et Odanak nous apportent des traces de ces mutations lentes, souterraines, longtemps préparées par des mains bénévoles dans l'anonymat des transmissions de savoirs oubliés, et qui, avec la force des courants de fond, viennent soudain renverser les préjugés, réécrire l'histoire, redonner à ceux qu'on croyait vaincus et désespérés leur place parmi les peuples de la Terre et leur dignité en tant que porteurs de traditions humaines authentiques et irremplaçables.
Présence autochtone est lui-même un produit de ce temps-là, le nôtre, et on peut dire, sans jeu de mot, que son développement appartient pleinement au présent. Profitons de l'occasion pour saluer les nombreux partenaires gouvernementaux et civils qui ont voulu avec nous prendre le train de l'histoire.
Montréal, le Québec et les Amériques ont connu des années exaltantes au regard des progrès enregistrés chez ceux qui représentent la première diversité culturelle du continent. Par cette programmation 2005, nous portons le flambeau et nous offrons la main de l'amitié à ceux qui, nombreux, ont le goût d'un futur pacifique, généreux, constructif, multiculturel et égalitaire.
Du haut de nos 15 ans, nous osons imaginer et rêver l'avenir.
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