Réplique de Présence autochtone au Journal de Montréal

Dans l’article paru dans le Journal de Montréal du 30 juillet titré Chef de bande un métier très payant, on parle des salaires versés aux chef des communautés autochtones. Or, dans le texte, on fait référence à de revenus annuels oscillants entre soixante mille (Wemontaci) et cent-dix mille dollars (Wendat) par année. Où est le scandale? C’est du niveau des salaires qui sont versés aux enseignants, aux policiers, aux fonctionnaires municipaux, aux infirmières.

Mais voilà qu’on affirme péremptoirement (et erronément) qu’un chef de bande a « une fonction équivalente à un maire du Québec ». Cependant, dans les communautés amérindiennes, le conseil a, dans la plupart des cas, à gérer un service de police, des services de santé, des services éducatifs, des programmes d’employabilité; il doit faire face à des problèmes de logements, de pauvreté, de décrochage scolaire; affronter les compagnies forestières qui viennent ravager le territoire ancestral frauduleusement rebaptisé « terres de la couronne »; mener des négociations territoriales et entretenir des relations de nation à nation avec les deux paliers de gouvernement. Bref une fonction qui est beaucoup plus qu’un simple mandat de maire de municipalité.

On avance des comparaisons chiffrées (tel chef d’une communauté de 700 personnes gagne plus que tel maire qui a 14 000 commettants). Mais si un directeur de CEGEP gagne 150,000$ pour gérer 1000 étudiants, faudrait-il conclure que les chefs autochtones sont sous-payés?

En fait, l’article est un tissu de mauvaise foi, de propos tendancieux et biaisés. Son caractère diffamatoire apparaît clairement quand on voit la photo choisie pour illustrer le texte. Il s’agit d’une photographie montrant des artistes amérindiens en train d’effectuer une danse traditionnelle sur la Place d’Armes. On y reconnait l’effigie de Pishum, le Soleil, qui est un des symboles identifiant le festival Présence autochtone qui commençait justement ce jour-là (tiens, tiens!). Bref, on cible délibérément des artistes qui n’ont rien à voir avec le Conseil de bande et qui, évidemment ne roulent pas sur l’or; et une organisation apolitique et indépendante qui accomplit un travail de rapprochement interculturel. Message sous-jacent : tous les mêmes ces Indiens et ils coûtent un bras aux contribuables.

Au fait combien gagne le directeur stipendié d’un journal qui publie de tels libelles qui confinent au racisme et à la discrimination? On serait curieux de le savoir.

Présence autochtone : billets à demi-prix pour l’achat en ligne!

Les billets de cinéma pour les projections qui ont lieu à la Cinémathèque québécoise sont offerts à moitié prix (5$ au lieu de 10$) si achetés en ligne à lavitrine.com.

Pour le show de SHAUIT au Club SODA, une seule journée LUNDI LE 28 JUILLET SEULEMENT, les billets seront à 10$ au lieu de 20$ (25$ si achetés à l’entrée).

Des cinéastes du monde entier à Présence autochtone 2014

Drunktown’s Finest, grand prix du Outfest de Los Angeles,
attendu à Montréal avec sa réalisatrice.

La réalisatrice navajo, Sydney Freeland, attendue à Montréal la semaine prochaine pour le festival Présence autochtone, vient de se voir décerner le grand prix du jury au 32e festival LGBT Outfest de Los Angeles pour son long-métrage Drunkstown’s Finest. Le scénario nous amène à suivre trois jeunes Navajos à la croisée des chemins. L’un de ses personnages, Felixia John (interprété par Carmen Moore), est une transexuelle. Sydney Freeland a brisé un tabou en faisant jouer le rôle par un véritable transgenre navajo. Le film, qui a connu sa première mondiale au dernier festival Sundance, sera présenté en primeur à Montréal, en présence de la réalisatrice, le premier août à la Cinémathèque québécoise, là où se tiendront la plupart des projections de Présence autochtone 2014.

Pour plus d’information :
http://blogs.indiewire.com/womenandhollywood/sundance-london-directors-meet-sydney-freeland-drunktowns-finest
http://www.nativepeoples.com/Native-Peoples/March-April-2014/Shifting-Views-with-Drunktowns-Finest/
http://filmmakermagazine.com/83510-director-sydney-freeland-discusses-drunktowns-finest/#.U87olMtOUdW

Des réalisateurs de partout dans le monde convergeront d’ailleurs vers Montréal pour la 24e édition du festival. Ainsi Cyril Morin, le renommé compositeur de musique de films, passé à la réalisation avec The Activist (USA-France 2014) sera présent pour la première canadienne de son long-métrage, un thriller carcéral avec comme toile de fond l’occupation armée de Wounded Knee par les militants de l’American Indian Movement en 1973.

Ellen-Astri Lundby, viendra présenter Joikefeber (Norvège 2013), sur la renaissance d’un genre vocal sami dont la tradition est en voie de se perdre. De Finlande, Donagh Coleman, un documentariste spécialiste des cultures himalayennes, viendra pour son singulier Sanasaattaja un documentaire sur un berger tibétain, gardien de la tradition orale de l’histoire du roi Gesar, la plus importante oeuvre littéraire connue avec plus de un million de vers (!).

C’est un honneur pour le festival, et pour Montréal, de recevoir la visite de cinéastes aussi prestigieux qui viennent proposer au public des oeuvres fortes qui témoignent de la continuité culturelle, au-delà des impérialismes niveleurs, des langues et cultures des premiers peuples d’Amérique et du monde.

Le festival se déroulera du 30 juillet au 5 août 2014.

Lire le communiqué

Pour se préparer au procès des accusés du massacre de l’ambassade d’Espagne du Guatemala en 1980, Rigoberta Menchú annule tous ses engagements internationaux

Montréal le 4 juillet 2014. Prochainement, s’ouvrira au Guatemala un procès historique visant à juger les accusés de la tuerie de l’ambassade d’Espagne. On se rappelle que le 31 janvier 1980 la police nationale donna l’assaut à l’ambassade, au mépris du droit international, pour tuer tous les paysans mayas quiche qui occupaient les lieux afin de faire connaître au monde entier les exactions militaires dont leurs villages étaient victimes; parmi les trente-sept morts, la plupart autochtones, deux juristes guatémaltèques, des membres du corps diplomatique et Vicente Menchú, le père de celle qui allait recevoir plus tard le prix Nobel de la Paix.

Étant partie prenante à l’accusation, dans un pays où les crimes contre l’humanité perpétrés par des généraux génocidaires restent à ce jour impunis, à quelques exceptions près, il est compréhensible que Rigoberta Menchú veuille, toutes affaires cessantes, se consacrer à la préparation de ce procès historique.

Le festival Présence autochtone s’attriste d’un côté que Rigoberta Menchú dusse annuler la visite qu’elle devait faire à Montréal pour la 24e édition de l’événement. D’autre part, on ne peut trouver que positif de voir la lutte contre l’impunité continuer afin que la justice puisse enfin prévaloir au Guatemala.

On sait qu’en 2007 l’Espagne n’avait pas pu, en vertu de l’extraterritorialité des crimes contre l’humanité, réussir à obtenir l’extradition des haut gradés qui avaient dirigé l’opération. Souhaitons que, dans ce procès qui va débuter à l’automne, les accusations aboutissent enfin à une condamnation des responsables de la tuerie perpétrée il y a maintenant trente-quatre ans au sein même d’une mission diplomatique.

Le festival Présence autochtone exprime fermement sa solidarité avec toutes les victimes des atrocités commises durant les années de guerre civile au Guatemala et, en particulier avec Rigoberta Menchú Tum.

Plus d'information

Rigoberta Menchú, Prix Nobel de la Paix sera présente au festival Présence Autochtone

Venue de Rigoberta Menchú, prix Nobel de la paix; lancement du nouvel album de Samian avec, pour l’occasion, un concert sur la scène Loto-Québec de la place des Festivals, pavoisée, éclairée et habillée aux couleurs des cultures autochtones; symposium international de l’audiovisuel amérindien pour souligner les dix ans du Wapikoni mobile; une compétition de films et vidéos de haut niveau, un jury présidé par le comédien Sébastien Ricard; théâtre de rue, expositions, colloque, gastronomie, happenings kino-visuels et défilé. Ce sont là les éléments marquants de la vingt-quatrième édition de Présence autochtone, manifestation annuelle dédiée aux arts et cultures des peuples premiers.

Terres en vues, maître d’oeuvre de Présence autochtone, a aujourd’hui le bonheur d’annoncer que l’événement se tiendra en 2014 sous les auspices de Rigoberta Menchú, prix Nobel de la Paix, qui nous fera l’honneur d’être de nouveau avec nous. La venue de Mme Menchú et celles de nombreuses personnalités de toutes les Amériques, qui seront plus nombreuses que jamais, atteste de la vocation internationale du festival montréalais.

À sa vingt-quatrième édition, l’événement resplendit de vitalité. Des éclats de rire et de colère, des coups de coeur et des coups de gueule, des fulgurances et des chansons, une filmographie qui fait son chemin et des regards singuliers venu du pluriel des nations enracinées: toute l’impétuosité de la jeunesse irrigue sa programmation 2014.

Concerts

Un nouvel album pour Samian et un grand spectacle gratuit. Samian revient en force et sa lumineuse parole justifierait à elle seule la thématique du festival 2014 : Une joyeuse colère. Autre nom qui monte, Shauit offrira pour sa part un spectacle dansant au Club Soda pour que le plaisir se prolonge dans la nuit. Le 31 juillet 2014, chaud il fera!

Sous la houlette conjointe de Présence autochtone du Meg, une soirée Électrochoc, nouvelle mouture, le 1er août; Acid Arab, un groupe à proprement parler hallucinant, et Cris Derksen, une virtuose du violoncelle formant duo avec DJ Shub (de Tribe called Red), seront en scène pour un show électro-dynamite.

Samedi 2 août, toujours sur la scène Loto-Québec, place des Festivals, Beatrice Deer et Sinuupa, deux auteurs-compositeurs-interprètes inuit, étoiles montantes dans la constellation des artistes autochtones, feront performance inoubliable.

Cinéma et rencontres

Jeunesse en musique, jeunesse côté cinéma. Avec, en ouverture, un documentaire d’une réalisatrice de la relève, Kim Obomsawin; celle-ci a réalisé un moyen métrage dans le cadre de la coopération entre Canal D et APTN visant à appuyer les talents émergents. La ligne rouge porte (fort à propos!) sur les jeunes hockeyeurs autochtones pour qui le sport est un moyen de dépassement vers des lendemains meilleurs pour eux comme pour leurs communautés.

Et, à la soirée de clôture, jeunesse encore et toujours, on soulignera les dix ans du Wapikoni mobile. Cette importantissime initiative de formation et de création destinée aux jeunes des Premières Nations, étend aujourd’hui son influence au Pérou, en Bolivie, au Chili et au Panama. Incidemment, un symposium international réunira, à l’invitation du Wapikoni mobile, des intervenants majeurs de cette grande idée de la réappropriation souveraine des moyens audiovisuels par les Premières Nations. Cet événement se conjuguera au colloque savant Regards autochtones sur les Amériques, réunissant des spécialistes de l’art autochtone dans son versant cinématographique.

Notre invitée d’honneur, Rigoberta Menchú, découvrira donc à Montréal un festival qui a opéré plusieurs mues en accompagnant la formidable poussée culturelle et artistique des premiers peuples des Amériques. Elle y renouvellera, pour une autre tridécade (treize, c’est un cycle complet selon la numérologie maya), son engagement à offrir une récompense en son nom pour des oeuvres cinématographiques signifiantes pour le progrès et l’avancement des communautés autochtones.

Et la sélection s’avère de haut niveau en 2014 : en provenance de dix pays, vingt-et-un longs et moyens métrages, dont dix-sept en compétition.

On y trouve des fictions solidement ficelés telles que The Activist (France-USA 2013), Drunks’ town Finest (USA 2013, présenté au dernier festival Sundance), ou El Regreso (Venezuela, 2013). Des documentaires de la nouvelle école argentine, minimaliste et borgésienne : El Impenetrable (lancé au festival de Venise) et Tunteyh, El rumor de la piedra; ou encore, plus sagement canadien et oneffien, le beau et fort Crazy Water de Dennis Allen. Des films de combat et de revendication, comme Le Chant de la fleur, sur la communauté de Sarayaku qui fit reculer les pétrolières ou comme Insurgentes, du vétéran Jorge Sanjines, fresque eisensteinienne sur l’épopée du mouvement indigène qui a accouché de l’État plurinational de la Bolivie actuelle. Des documentaires sur l’art tels que Sanansaattaja (Finlande 2013) sur un berger tibétain qui a eu la révélation chamanique lui permettant de chanter la saga du roi Gesar (la plus longue oeuvre littéraire connue) ou Joikfeber (Norvège 2012) sur la résurgence d’un art vocal sami ancien. Des narrations hors-normes d’une grande audace formelle telles que He Who Dreams de la renommée Dana Claxton et, The Healing Winds, une autoproduction de Joel Montanez, possiblement le nouveau Denis Côté de la cinématographie québécoise.

Et on y trouve même un film d’épouvante : Feed the Devil, coprésenté avec Fantasia.

À souligner : une nouvelle récompense, le prix APTN, pour souligner le travail exceptionnel d’un cinéaste autochtone s’étant distingué durant l’année. Les nominés en 2014 sont Jeff Barnaby pour Rhymes for Young Ghouls, Madeline Piujuq Ivalu pour Uvanga et Alanis Obomsawin pour Hi-Ho Mistahey!.

De l’innovation et des créations

Et, en effet, ce n’est pas les nouveautés qui manqueront en 2014 avec plusieurs jeunes artistes pour qui l’événement est l’occasion de s’éclater dans des créations originales :

Caroline Monnet, artiste anishinabe, travaillera avec son complice Sébastien Aubin à concevoir une ponctuation audiovisuelle pour le déploiement de Présence autochtone sur la place des Festivals.

Moe Clark, artiste multidisciplinaire, sera narratrice et chanteuse pour l’interprétation en théâtre de rue du conte Soleil pris au piège, extrait de la saga de Tshakapesh, (Véronique Hébert, femme de théâtre atikamekw, en collaboration à la mise en scène). Avec un accompagnement musical amalgamant musique foraine et musique amérindienne, grâce à Katia Makdissi-Warren (OktoÉcho).

L’harmonie, les masques, les marionnettes géantes vont ouvrir, samedi le 1er août, le Défilé de l’amitié nuestroamericana par lequel les peuples du monde, aujourd’hui réunis dans le Montréal multiculturel, viennent honorer, en paradant dans les rues, Atahensic, l’Ève américaine.

Le photographe Roland Lorente présentera des photos grand format dédiées aux danseurs de pow-wow sur la rue Ste-Catherine et Eruoma Awashish exposera des oeuvres récentes à la Guilde canadienne des métiers d’art.

Des événements variés tenus grâce à de nombreux partenariats

Sur la place des Festivals donc, une scénographie fantasmagorique (merci à Michel Marsolais). On y trouve la maison longue Canal D (salle de projections foraines), la tente Archéo-Québec (une activité pour enfants), des Inuit tailleurs de pierre, des danses traditionnelles et de la bouffe de rue. À proximité, au resto Le Contemporain, un menu gastronomique plus élaboré attend les gourmands les plus exigeants.

Tout ceci est possible grâce à des collaborations précieuses de la part de grandes institutions comme : la Grande Bibliothèque, où se tiendront les soirées d’ouverture et de clôture; la Cinémathèque québécoise pour la présentation de films de la sélection 2014; le Musée McCord pour la remise de prix du dimanche 3 août; la Société des Arts technologiques qui a programmé, sur la place de la Paix, le film Maïna. Essentiels aussi s’avèrent le concours du consulat de la République bolivarienne du Venezuela qui nous ouvre les portes du Centro cultural Simon-Bolivar et la collaboration du Kanien’kehá:ka Onkwawén:na Raotitióhkwa, le centre culturel et linguistique mohawk de Kahnawake. Citons aussi la Maison des musiques nomades, avec le show Banc d’essai dédié aux artistes de la relève; et Tewekan Vision, un groupe de jeunes autochtones qui vont réaliser des vidéos express durant le festival. Et cette trop courte liste omet de nombreux individus et organisations qui contribuent à donner au festival toute son envergure.

Autant d’amitié emporte nos coeurs et rend nos colères joyeuses. Allègrement les artistes amènent le monde vers des mutations. La 24e édition du festival Présence autochtone de Montréal constitue un avant-gout de ce que sera à partir de 2017, la place des arts autochtones à Montréal quand ceux-ci auront enfin une adresse permanente. Le 375e de Montréal, c’est un point d’arrivée et un tremplin vers de nouveaux accomplissements, un cap vers lequel sont tendus nos regards.

2014 marque un jalon de plus, avec un festival qui croît en beauté et en retentissement.

N.B. Notre groupe Masques et Effigies fera sa première sortie le 21 juin prochain à 16 h sur la place d’Armes lors de la cérémonie du Jour national des peuples autochtones.

 

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