Arts visuels

Matshinanu - Nomades

GRANDE BIBLIOTHÈQUE
DU 25 MAI 2010 AU 25 SEPTEMBRE 2011 - 475, boul. de Maisonneuve Est, Section Arts et littérature, niveau 1, ainsi que dans les vitrines - des comptoirs de service, niveaux 1 à 4 – Entrée libre


Cordes à linge de la réserve de La Romaine, entre 1949 et 1960 | Photo : Pauline Laurin
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Centre d’archives de la Côte-Nord, Fonds Pauline Laurin
P60, S1, SS1, P121


Clinique dentaire au campement indien de Natashquan, entre 1949 et 1960 | Photo : Pauline Laurin
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Centre d’archives de la Côte-Nord, Fonds Pauline Laurin
P60, S1, SS3, P30


Christine et Barthelemie Connolly, 1979 | Photographe non identifié
Collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Centre d’archives de la Côte-Nord, Fonds Pauline Laurin
P60, S1, SS3, P30

Rêver la terre

«Avez-vous rencontré des Indiens, par hasard ?
– Oui, mais certainement pas par hasard.»

Le voyage et le territoire sont tissés à même les liens du sang et les fils du rêve. Il nous fallait donc un guide, une voix aux accents vrais, porteuse du langage de la terre.
Accordée au souffle des étoiles et à la puissance des grandes rivières, Joséphine Bacon, poète innue, écrit dans la langue immémoriale de la naissance du monde.
Ses mots ont la grâce fragile d’un canot à l’ossature souple, une aile légère frôlant l’eau au-dessus des écueils de la nostalgie.
Elle rêve ce qu’elle voit et elle voit ce que la terre rêve.

Sa poésie touche au coeur vibrant du territoire.
Elle nous fait entendre le chant de ceux qui refusent le bannissement ainsi que le sifflement liquide du saumon qui s’échappe du filet,
choses simples qui rythment depuis toujours la vie quotidienne des Innus.

Ainsi, le voyage a lieu entre l’autrefois des photographies et le présent du poème.
Joséphine Bacon est de ces poètes marcheurs dont la terre reconnaît le pas, comme elle le dit si bien. Son voyage est intemporel.
Elle avance vers son histoire, prenant appui sur le vent, humble et discrète. Le mystère d’un être est une lampe qui éclaire le chemin.
En entrant dans la poésie de Joséphine Bacon, à notre tour, nous devenons des nomades.

Michel X Côté

Ton corps souffre sur mon corps

je te retiens
tu t’en vas

il y a des corps pires pour se perdre

mes rêves de cauchemars

sont des trous noirs
au plus profond
de mon être.

Tshitakushin tshiau

Apu ui nakatitan
tshinakashin

Nikushtatshikushin
Kashti-tipishkau anite etaian
nimateniten
niat

Joséphine Bacon

J’ai vu des horizons
que je n’ai pas atteints

des aurores
m’attendaient ce matin
où je te cherchais
et tu n’existais pas

Maintenant, je vais
où l’on t’a vu et tu
n’échapperas plus
à mes songes

Je te retrouve
dans un rêve
qui nous rassemble.

Mitshet tshishikua
apu utitaiman

Petapan nitashuapamikuat
tshetshishepaushinit
anite ka nanatuapamitan
muku apu teuane

Anutshish nitituten anite
ka uapamakuin
nipuamunit
apu tshika tshi kashushtuin

Nitshisseniten
tshe mishkatan
ekute anite mamu
e taiaku

Joséphine Bacon

Cette exposition a été réalisée par Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et Terres en vues à l’occasion du vingtième anniversaire du festival Présence autochtone.
BAnQ et Terres en vues remercient le Musée amérindien de Mashteuiatsh pour sa collaboration à ce projet d’exposition.

Les chemins rêvés - Usage du territoire

GUILDE CANADIENNE DES MÉTIERS D’ART
DU 4 AU 26 JUIN – 1460, rue Sherbrooke ouest

« Au-delà des êtres humains, d’autres êtres utilisent le territoire et j’ai souvent songé à comment ils ont fait leurs marques et leurs sentiers et comment la terre perçoit toutes ces « utilisations ». Ces tableaux abordent les aspects sérieux, mythiques et saugrenus de « l’utilisation des terres » dans le Dehcho, mon pays natal au nord du 60e. »

John Sabourin

Les chemins rêvés – sculptures sur pierre

Les formes qui découlent librement des lignes sinueuses des eaux et de l’Aurore boréale se transforment en têtes d’oiseaux, têtes d’animaux et personnages humains.

L’artiste déné John Sabourin explore les rapports complexes entre les êtres humains et la nature et évoque ses racines culturelles en animant les pierres dans le contexte de contes et légendes.

«La faune nordique est le cordon ombilical qui nous lie à la terre et je tente de l'incarner dans mes sculptures sur pierre. À mon avis, raconter une histoire à partir de la pierre pose un défi unique, mais je suis en mesure de le relever avec mon style de sculpture et en apportant des modifications à la facture selon l'histoire.»


John Sabourin
A gentle dream


John Sabourin
Reclaiming our voice

Usage du territoire – tableaux

John Sabourin a eu le privilège de travailler dans le domaine de la gestion de l’utilisation des terres dans sa communauté natale de Llidlli kue/Fort Simpson dans les Territoires du Nord-ouest, où il a entendu les discours des aînés sur leur «utilisation » du territoire et les débats sur les possibilités de développement des territoires nordiques.


John Sabourin
Fourty Below Spirit


John Sabourin
Pipe Dreams

Venezuela indigena: universo sonoro

CENTRE CULTUREL SIMON BOLIVAR
DU 14 JUIN AU 4 JUILLET
Du lundi au vendredi, de midi à 19 h
394, boul. de Maisonneuve Ouest

Sonorités, expressions corporelles et savoir indigène au Venezuela

Une présentation multimédia qui fait le point sur les liens étroits entre le monde des sons et celui de la connaissance chez les peuples indigènes du Venezuela. En ces temps de mondialisation et d’uniformisation des cultures, l’héritage des peuples premiers et leur compréhension et interprétations de l’univers constituent des sources de connaissance essentielles. La préservation des pratiques culturelles qui en découlent vient enrichir l’affirmation identitaire des générations futures.

Through Ancient Eye

KANIEN’KEHA:KA ONKWAWÉN:NA RAOTITIOHKWA LANGUAGE AND CULTURAL CENTER
DU 1er JUIN AU 29 JUILLET – Kahnawake, 450 638-0880


R. Kakwirakeron Montour
Tewaarathon the Master Stick

À travers ses peintures, R. Kakwirakeron Montour, poursuit une réflexion sur le passé, puisant dans la tradition les éléments nécessaires à une meilleure compréhension du présent.

Là où est notre maison

ÉCOLE ROTIWENANKÉHTE ET ARONHIATÉKHA
LES 19 ET 20 JUIN; ET DU 25 AU 27 JUIN, 11 H À 17H – 407, rue Saint-Michel, Kanesatake


Alannah Gabriel
Great Pine River


Melinda Nelson
Where Home Is


Melissa Cree
End of the World


Sherry Benedict
Bubbles

Pour une troisième année, le Centre de l’Estampe et de l’Image de Mirabel (CIEM) accueille des jeunes de Kanesatake dans une démarche d’apprentissage et de création dont les résultats ne cessent d’étonner. Pour les participants, l’art devient un véritable chemin de connaissance; bien plus qu’à la production d’oeuvres de qualité, c’est à une expérience nouvelle dans un champ d’action qui ne leur est pas familier qu’ils sont conviés, une expérience que chacun mène selon son rythme. L’art est ici un catalyseur; il s’agit pour ces jeunes de jeter un regard neuf sur ce qu’ils sont, sur leurs origines et sur le territoire qui est le leur.

Rotiwenankéhte

Située sur le territoire ancestral dans la pinède, l’école d’immersion, Rotiwenankéhte, a été construite aux lendemains de la crise d’Oka en 1990. Les parents de Kanehsatà:ke ont alors ressenti le besoin de protéger, de préserver et de promouvoir la langue et culture kanien’kéha. Ils ont décidé de bâtir une école d’immersion kanien’kéha pour transmettre la langue kanien’kéha et les enseignements traditionnels. La conception de l’école, fondée sur des éléments propres à la culture mohawk, se marie bien à son environnement. Une salle circulaire et chaleureuse en fait un lieu propice pour la transmission des enseignements traditionnels et pour les activités culturelles destinées aux élèves.

De nos jours, cet édifice accueille une école bilingue, Aronhiatékha, ainsi que l’école consacrée à l’immersion linguistique et culturelle.

Les 10 et 11 juillet 2010, plusieurs événements auront lieu à l’école afin de marquer le 20e anniversaire de la crise d’Oka. Parmi ces activités, il y aura le lancement de la version française du livre historique sur Kanehsatà:ke, At the Woods’ Edge par Arlette Kawanatatie Van Den Hende et Brenda Katlatont Gabriel-Doxtater. Francine Lemay, la soeur du caporal Lemay, a courageusement offert de traduire ce livre sous le titre À l’orée des bois pour faire connaître aux Québécois francophones l’histoire des Kanien’kehá:ka (le peuple mohawk) et des événements à l’origine de la crise d’Oka de 1990.

Un pré-lancement du livre À l’orée des bois aura lieu conjointement avec le vernissage de l’exposition Là où est notre maison, le vendredi 18 juin à 18 h.

Les artistes

ALANNAH GABRIEL – Par son apprentissage des techniques de la gravure au CIEM, Alannah Gabriel a renforcé sa conscience de son identité nationale. Ses compositions graphiques s’appuient sur des symboles iconographiques et historiques qui résonnent profondément en elle, particulièrement les oiseaux, primordiaux dans la culture mohawk.

MELINDA NELSON – Melinda Nelson a puisé dans les expériences, les livres et les contes de son enfance comme source d’inspiration pour la redécouverte de son identité à travers l’art. Elle invente des récits visuels illustrant des légendes mohawks et compose des affiches à partir des mots et de la riche iconographie de son peuple.

MELISSA CREE – Melissa Cree a son propre langage symbolique; elle exprime ce qu’elle est par des oeuvres où se côtoient des objets utilitaires, des animaux, des êtres humains et des personnages imaginaires. L’exploration des techniques apprises au CIEM aboutit chez elle à la création de personnages dotés de leurs propres personnalités et histoires.

SHERRY BENEDICT – En découvrant sa capacité de créer des images, Sherry Benedict a pu explorer son identité à partir d’icônes tirées de son héritage mohawk. Par l’art de l’affiche, où se combinent des éléments typographiques et des images numériques, elle a réussi à intégrer à ses compositions des textes significatifs qui portent sur sa culture d’origine.