En 2013, la SODEC avait décidé, à la suite des succès éclatants qu’ont connus les concerts et les activités d’animation publique, que Présence autochtone organise sur la place des Festivals, l’événement ne pouvait plus se qualifier comme festival de film. Étrange revirement, puisque la SODEC avait toujours considéré le volet film et vidéo du festival multidisciplinaire consacré aux cultures autochtones des Amériques et du monde, comme une manifestation cinématographique de plein droit. De fait, la compétition film et vidéo de Présence autochtone est reconnue internationalement et contribue au rayonnement de Montréal de par le monde.
Terres en vues, le maître d’œuvre du festival, protesta vivement. Finalement, il fut convenu que les sommes coupées au programme « aide à la diffusion/cinéma» seraient réacheminées au festival via un autre programme, « aide à la diffusion/variétés ».
Avec bien des réticences, Terres en vues consentit à se plier au diktat de la SODEC; le désaccord persistait sur le fond mais, à tout le moins, l’événement n’allait pas subir une baisse de budget.
Or, cette bonne volonté fut néfaste à Présence autochtone puisqu’à la SODEC on profita de la situation pour couper toutes les aides au volet cinéma sans bonifier, comme il avait été entendu, les appuis au volet dit événementiel.
Le ministère de la Culture et celui des Affaires autochtones, informés de la situation, nous on dit la prendre au sérieux. Or, pour l’édition 2015, c’est 20 000 $ qui auront été soutirés de l’aide normalement accordée à Présence autochtone, sans autre forme de compensation. Pendant ce temps, la SODEC félicite Présence autochtone pour la prodigieuse fréquentation du site de la place des Festivals, tandis qu’elle n’augmente pas d’un seul kopek, en dépit des promesses qui avaient été faites, l’enveloppe diffusion/variétés de l’événement.
Notons au passage que Présence autochtone est de loin le moins bien soutenu des grands événements qui se déroulent l’été sur la place des Festivals.
Après les années noires durant lesquelles, au Québec et au Canada, les cultures issues de l’occupation humaine la plus ancienne du continent auront fait l’objet d’une tentative d’éradication par des mesures dignes de pays totalitaires, les gouvernements et les institutions se font aujourd’hui un devoir de tourner la page et de coopérer avec les Premières Nations en développant des programmes adaptés à leur réalité.
La SODEC a entrepris le chemin inverse. Et use de manipulation et de mensonges.
Devons-nous nous taire et laisser faire : que non !
Terres en vues demande aujourd’hui, sur la place publique, que la droiture et l’honnêteté priment et que ce qui avait été promis soit rendu. Les Premières Nations n’ont pas à accepter qu’une administration détachée de la réalité et oublieuse de ses responsabilités vienne rogner les ressources qui sont nécessaires à leur renaissance culturelle, élan pacifique et créatif dont le festival Présence autochtone fait partie.
La SODEC et le gouvernement du Québec sont donc interpellés pour qu’on rétablisse sans tarder la situation et que les beaux discours sur la transparence et l’intégrité en matière d’administration publique se traduisent dans le traitement qu’on accorde à Terres en vues et au festival Présence autochtone, dans son volet cinématographique comme dans ses autres activités.
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