«Avez-vous rencontré des Indiens, par hasard ?
– Oui, mais certainement pas par hasard.»
Le voyage et le territoire sont tissés à même les liens du sang et les fils du rêve. Il nous fallait donc un guide, une voix aux accents vrais, porteuse du langage de la terre.
Accordée au souffle des étoiles et à la puissance des grandes rivières, Joséphine Bacon, poète innue, écrit dans la langue immémoriale de la naissance du monde.
Ses mots ont la grâce fragile d’un canot à l’ossature souple, une aile légère frôlant l’eau au-dessus des écueils de la nostalgie.
Elle rêve ce qu’elle voit et elle voit ce que la terre rêve.
Sa poésie touche au coeur vibrant du territoire.
Elle nous fait entendre le chant de ceux qui refusent le bannissement ainsi que le sifflement liquide du saumon qui s’échappe du filet,
choses simples qui rythment depuis toujours la vie quotidienne des Innus.
Ainsi, le voyage a lieu entre l’autrefois des photographies et le présent du poème.
Joséphine Bacon est de ces poètes marcheurs dont la terre reconnaît le pas, comme elle le dit si bien. Son voyage est intemporel.
Elle avance vers son histoire, prenant appui sur le vent, humble et discrète. Le mystère d’un être est une lampe qui éclaire le chemin.
En entrant dans la poésie de Joséphine Bacon, à notre tour, nous devenons des nomades.
Michel X Côté
Cette exposition a été réalisée par Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et Terres en vues à l'occasion du vingtième anniversaire du festival Présence autochtone. Cette exposition se déploie également dans les vitrines des comptoirs de service des niveaux 1 à 4 de la Grande Bibliothèque.