Introduction
On retrouve
sur le traité signé à Montréal le 4 août
1701 un total de 39 marques amérindiennes, en plus de la signature
du Sieur de Callière, alors gouverneur de la Nouvelle-France,
et celle de l'intendant Bochart de Champigny. Sous chacune des marques
amérindiennes, sauf une, on retrouve de courtes mentions qui
servent à identifier ces marques. Dans la majorité des
cas, les mentions nous indiquent les noms des nations représentées;
dans près de la moitié, elles identifient également
le nom des signataires. Ces données, toutefois, ne sont pas complètes
et, dans certains cas, elles comprennent des informations que les historiens
n'ont pas encore réussi à déchiffrer. Au total,
huit des marques restent toujours à être identifiées.
Par ailleurs,
on doit préciser que d'autres nations étaient sans aucun
doute présentes à la conférence de 1701, mais qu'on
n'a pas encore réussi à identifier leur marque. C'est
le cas, entre autres, des Mascoutens et des Népissingues dont
les paroles sont inscrites dans le texte du traité. C'est aussi
le cas des Témiscamingues, des Cris, des Gens des terres et des
Kicapous que Callière salua lors de son discours d'ouverture
des cérémonies du 4 août, discours qu'on retrouve
transcrit dans les premières pages du traité. Enfin, il
est aussi possible que d'autres nations aient été représentées
à la conférence, sans que leurs noms n'aient été
notés par les chroniqueurs de l'époque.
Au fur
et à mesure que progresseront les recherches sur cette page fascinante
de l'histoire nord-américaine, il est probable qu'on parviendra
à compléter l'identification des marques apposées
sur le traité de la Grande Paix de Montréal.
1.
Nations signataires
1.1 Les
nations iroquoises
Bien
que toutes les nations iroquoises aient appuyé l'entente de paix
en 1701, on ne retrouve sur le traité que les marques de quatre
des Cinq Nations iroquoises, la cinquième nation, soit celle
des Agniers, n'ayant pas été présente à
Montréal le 4 août 1701. En plus de celles-ci, on retrouve
aussi au nombre des signataires les deux nations d'Iroquois «domiciliés»,
les Gens du Sault et de la Montagne, déjà alliés
des Français et habitant la région de Montréal.
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Les
Gens du Sault, en 1701, regroupaient en majorité
des Iroquois, principalement des Agniers, qui s'étaient
convertis au catholicisme, affranchis de la Confédération
iroquoise et établis au Sault-Saint-Louis. On y retrouvait
aussi des ressortissants d'autres nations. Leur communauté,
qui a depuis été déplacée en
quelques occasions, est connue sous le nom de Kahnawake.
Lors de la conférence de l'été de 1701,
les Gens du Sault étaient représentés
par Ontonnionk, qui veut dire l'Aigle, mais leur chef et
signataire se nommait Haronhiateka. Ce dernier avait aussi
été le signataire du traité de septembre
1700.
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Les
Gens de la Montagne, en 1701, regroupaient en majorité
des Iroquois, principalement des Agniers, qui s'étaient
convertis au catholicisme, affranchis de la Confédération
iroquoise et établis sur le Mont-Royal. On y retrouvait
aussi des ressortissants d'autres nations, dont des Algonquins,
des Népissingues et des Hurons. Leur communauté,
qui s'est depuis déplacée en quelques occasions,
est aujourd'hui connue sous le nom de Kanesatake. Lors de
la conférence de l'été de 1701, les
Gens de la Montagne étaient représentés
par Tsahouanhos, mais leur chef et signataire se nommait
Mechayon. On peut se demander s'il s'agit ici du même
chef qui apposa sa marque sur le traité de septembre
1700, mais qu'on identifia sous le nom de «Ouchayon».
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1.2 Autres
signataires
On
retrouve sur le traité de 1701 les marques d'une trentaine de
représentants des nations de la région des Grands Lacs
, aussi appelée les Pays d'En Haut.
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Les
Algonquins ne sont qu'un des peuples de la grande famille
linguistique algonquienne qui habitaient le nord-est de
l'Amérique du Nord au moment de la Grande Paix et
qui étaient très supérieurs en nombre
aux nations iroquoiennes. Parmi les autres nations algonquiennes
qui signèrent le traité de 1701, on retrouvait,
entre autres, les Abénaquis, les Népissingues,
les Témiscamingues, les Outaouais, les Illinois,
les Miamis, les Ojibwés, les Sakis, les Renards et
les Cris. Bien qu'on parle ici d'une même famille
linguistique, il existait bien entendu plusieurs dialectes,
dont certains n'étaient pas mutuellement intelligibles.
En 1701, les Algonquins habitaient principalement les régions
au nord du fleuve Saint-Laurent entre le Lac Saint-Jean
et la rivière des Outaouais. Leur marque est clairement
identifiée sur le traité de la Grande Paix,
sans précision toutefois sur la personne du signataire.
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Comme
quelques marques de signataires amérindiens n'ont pu être
identifiées, il est possible que d'autres nations non-identifiées
à ce jour soient signataires du traité de 1701.
2.
Autres nations alliées non-signataires
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Conclusion
Par le traité de la Grande Paix, Français d'Amérique,
Iroquois et autres nations amérindiennes s'engageaient à
mettre un terme aux conflits meurtriers qui les avaient opposés
au XVIIe siècle. De plus, les Iroquois s'engageaient à
demeurer neutres dans tout conflit qui pourrait opposer les colonies
française et anglaise. Les Français, quant à eux,
s'engageaient à arbitrer tout différend qui pourrait survenir
entre les nations signataires. De façon générale,
on peut dire aujourd'hui que malgré le fait qu'il y a eu d'autres
conflits entre les signataires après 1701, ces conflits ont été
de moindre envergure que ceux survenus avant la signature de la Grande
Paix. Entre autres, les heurts entre Iroquois et nations des Pays d'En
Haut s'éteignirent définitivement, faisant place à
une nouvelle ère d'ouverture diplomatique et commerciale. Comme
le dit Gilles Havard dans la conclusion à son livre : «En
somme, si l'Arbre de paix planté à Montréal perdit
par la suite quelques racines, il sut aussi, et c'est l'essentiel, préserver
sa stabilité
»
L'alliance franco-amérindienne perdura de façon formelle
pendant une grande partie du XVIIIe siècle. Ce siècle
connut toutefois plusieurs autres guerres, dont celle qui mena en 1763
à la fin du régime français et la guerre d'indépendance
des États-Unis, entre 1775 et 1783. Tout aussi meurtriers, sinon
plus que ceux du XVIIe siècle, ces nouveaux conflits ont profondément
marqué à leur tour l'histoire des relations entre les
Premières Nations et les Européens installés en
terre d'Amérique.
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